LA TRANSFORMATION DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
Depuis plusieurs années, le Ministère en charge des sports a entrepris une profonde transformation de l’ensemble des diplômes de la filière JEPS en « blocs de compétences », afin de les mettre en conformité avec la loi du 05 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Les cinq mentions du BPJEPS qui existaient jusqu’à présent ont ainsi disparu du RNCP au 1er janvier 2025 – au profit d’un seul et unique BPJEPS « Animation socio-éducative ou culturelle » (BPJEPS ASEC).
UNE ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ, POUR UNE NOUVELLE CERTIFICATION EEDD
La branche ECLAT a évoqué un risque de voir disparaitre des compétences professionnelles, techniques ou spécifiques, voire règlementaires répondant aux besoins du secteur. Elle a donc lancé une étude d’opportunité en vue de la création potentielle d’une certification complémentaire au métier d’animateur, relative au secteur de l’EEDD. Cette étude a été présentée courant mai à la Commission nationale emploi formation (CPNEF). Elle argumente qu’il existe des compétences spécifiques aux activités EEDD nécessitant une certification ad-hoc. La CPNEF validé ces analyses, ainsi que la poursuite de nos travaux. Il s’agira d’abord de vérifier qu’aucune autre certification ne couvre ce besoin, puis de construire une ingénierie de certification.
Le CFEEDD remercie la branche ÉCLAT, Hexopée et le cabinet CG Conseil / groupe Amnyos, pour leur soutien à l’EEDD et la qualité de leur travail – qui matérialise toute l’importance des organisations professionnelles dans les domaines de l’emploi et de la formation, au service du terrain. Ces avancées reposent également sur la mobilisation massive des réseaux associatifs œuvrant en EEDD – 57 personnes se sont investies dans les entretiens visio, et 595 structures ont renseigné le questionnaire dédié.
LES ANALYSES DE L’ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ
En cliquant sur l’image ci-dessus, vous pourrez télécharger cette étude d’opportunité – mine d’information sur l’emploi et la formation en EEDD, et plus globalement sur les acteurs de notre champ d’activité. Son introduction cadre le contexte de l’étude vis-à-vis la réforme de la formation professionnelle et qualifie les 595 structures ayant répondu au questionnaire – dont seules un quart œuvrent exclusivement en EEDD (page 8). La transversalité de notre champ d’activité s’illustre d’ailleurs par la diversité des champs thématiques dans lesquels se reconnaissent les acteurs de l’EEDD (page 9). La partie B contextualise le cadre emploi formation de la branche ÉCLAT – dont plus de 60% des 124 000 salariés relèvent du champ de l’animation (page 14). 30% des salariés ont plus de 50 ans, ce qui induit des besoins de recrutement importants à venir.
La partie C, tout à la fois technique et vulgarisée, analyse et argumente les besoins spécifiques en compétences liées au métier d’animateur animatrice nature environnement – en croisant les besoins exprimés par les structures de terrain, la maquette de l’ancien BPJEPS EEDD et celle du nouveau BPJEPS ASEC. Conclusion – la spécialité BPJEPS ASEC n’intègre pas les compétences requises aujourd’hui par les employeurs œuvrant en EEDD.

La partie D se focalise sur les besoins et les pratiques en Ressources humaines des employeurs EEDD. Moins de 40% des professionnels œuvrant exclusivement sur le registre EEDD (page 30). Plus de 40% des structures ont augmenté leurs effectifs liés à l’EEDD sur les 5 dernières années et plus 20 % envisagent de recruter sur les deux ans à venir (page 32).

Or, plus de 60% des répondants affirment qu’il est difficile de recruter des professionnels en EEDD (page 35) ! Soit par manque d’expérience, soit par manque de qualification, soit du au niveau de rémunération…

Un peu moins de 40% des professionnels sont détenteurs d’un BPJEPS EEDD à leur arrivée dans leur structure, et 20% l’ont préparé au sein de la structure (page 40). Néanmoins, l’alternance se pratique bien plus dans le cadre des BTSA GPN et Licences professionnelles qu’au travers du BPJEPS. Il est important de noter le développement très rapide du recours à la formation non certifiante en EEDD, qui a plus que doublé entre 2022 et 2024 (page 38) – c’est important au regard du besoin d’une nouvelle formation certifiante.
La partie E récapitule les besoins et les recommandations issues de l’étude – la quasi-totalité des répondants (90%) se prononcent en faveur de la création d’une certification complémentaire se portant sur les compétences spécifiques en EEDD. Soit pour spécialiser en EEDD des animateurs généralistes, soit accompagner le recrutement, pour permettre à des salariés en poste de faire reconnaître leurs compétence (page 42).

LES CONCLUSIONS DE L’ETUDE
L’étude a ainsi permis de documenter que le secteur EEDD se situe dans une dynamique globalement positive en matière d’emploi et qu’il y a un enjeu majeur à structurer une offre de formation ciblée, s’adaptant à des profils variés et capable d’accompagner et de sécuriser la montée en compétences des professionnels en EEDD. Les publics de cette certification seraient les professionnels de l’animation (titulaires d’un diplôme en animation ou d’une expérience professionnelle), maîtrisant les pédagogies actives issues de l’éducation populaire et souhaitant œuvrer spécifiquement dans le champ EEDD.
A suivre !
