La saisine du cnte

Le 20 août, la ministre Agnès PANNIER-RUNACHER a saisi le Conseil national de la transition écologique (CNTE) concernant la diffusion de fausses informations venant polariser le débat public et freiner la dynamique collective de transition écologique. Le CFEEDD, à l’instar de tous les membres du CFEEDD, était appelé à proposer des contributions venant nourrir un avis du CNTE sur cette saisine.
Il nous était demandé de formuler « des leviers pour renforcer la qualité du débat public », avec l’objectif de « mettre en avant les points de convergence » et « d’éclairer les sujets de débats sur les modalités de mise en œuvre de la transition et les besoins d’accompagnement, notamment financiers ».
La contribution du cfeedd

Les crises écologiques et sociales s’aggravent. Il ne s’agit plus seulement d’informer et de sensibiliser en vue d’une meilleure compréhension des phénomènes scientifiques et de l’imbrication des enjeux environnementaux, sociaux et économiques auxquels nous faisons face. Il ne suffit pas de comprendre les mécanismes sous-jacents aux changements climatiques et à l’érosion rapide de la biodiversité, pour déclencher le changement.
Il nous faut travailler l’agentivité de nos concitoyens – leur capacité d’action, leur pouvoir d’initiative et leur potentiel de transformation. Cela repose en partie sur un appui massif aux mouvements d’éducation populaire, qui voient pourtant leurs moyens diminuer constamment.
L’éducation populaire, de part ses méthodes professionnelles de pédagogie active, facilite l’accès aux savoirs et à la culture, afin de développer la conscientisation, l’émancipation et l’exercice de la citoyenneté auprès de tous les publics, jeunes comme adultes.
Cela se construit sur la base d’un réel sentiment de justice sociale.
La transition juste ne se décrète pas ! Elle n’a pas de définition figée mais repose sur un débat – dont l’animation permanente devrait nous permettre de mobiliser les publics en défiance vis-à-vis de l’action publique et collective. Pour lutter contre le populisme, il est indispensable d’accompagner la génération de nouveaux récits et de nouveaux imaginaires.
Par ailleurs, pour renforcer la qualité du débat public et crédibiliser le dialogue environnemental, il est indispensable que les pouvoirs publics et toutes les parties prenantes écoutent et prennent en compte les avis citoyens.
Trop de consultations publiques, organisées à grand renfort de communication, dont les conclusions sont ignorées au moment de la décision.


Cela implique une volonté des organismes publics et des collectivités territoriales à coconstruire avec la société civile.
En termes de participation citoyenne à la fabrique des politiques publiques de transition écologique, et de mobilisation citoyenne pour les faire vivre. Un Plan climat air énergie territorial, un Contrat local de santé, un Plan alimentaire territorial doit être élaboré avec les citoyennes et citoyens et s’accompagner d’une stratégie de mobilisation.
La planification écologique orchestrée par l’État souffre d’un manque de vision stratégique, territoriale et transversale des politiques de participation et de mobilisation citoyenne en la matière. Pour passer à l’opérationnalisation des transitions, il nous faut dépasser la communication et la simple consultation citoyenne, pour transformer en profondeur nos manières de concevoir et d’organiser l’action publique.
A moyens constants, donnons-nous l’ambition d’affecter 5 % des fonds dédiés à chaque politique publique de transition, aux enjeux de participation et de mobilisation citoyenne.
